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Image de Gilly Stewart

ARBRE
DE LA CONFIANCE

« Arrivé sous l’arbre de la confiance, je m’approche et l’enlace pour ne faire qu’un avec lui. Je sens son énergie bienfaisante pénétrer en moi, m’apporter force et assurance. Je m’enracine profondément, je prends ma place, sûr de mes ressources, de mes possibilités. Je suis serein, libre, entièrement moi-même… »

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                        J’ai conscience de mes ressources

             J’AI CONFIANCE EN MOI, JE M’ESTIME                               

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La confiance en soi est une perception ressentie face aux challenges et aux impondérables de mon quotidien.

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C’est avoir foi en mes possibilités de choisir, de décider, de poser des actes, de surmonter les difficultés, de m’adapter au changement. C’est m’autoriser à tendre vers une existence heureuse en m’appuyant sur mes ressources et mes valeurs. C’est la boussole qui me guide sur la route de ma relation à moi-même et aux autres. Celle qui m’évite de m’embourber dans les ornières du doute exacerbé, de la peur du jugement et du négatif qui aboutissent à l’impasse du repli sur soi.

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Pour faire simple, la confiance en soi me fait sentir « capable ». Elle agit de pair avec l’estime de soi qui me fait me considérer comme « valable ».

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Toutes les deux se façonnent dès ma prime enfance, se construisent sur l’amour dont j’ai bénéficié durant cette période. L’intériorisation de ce besoin primaire détermine mon degré de narcissisme, l’amour que je me porte et qui définit l’image que j’ai de moi. Ma famille, en particulier mon père et ma mère, y jouent un rôle prépondérant au travers du mode d’éducation donné. Des parents qui véhiculent leurs peurs, leurs incertitudes, qui culpabilisent, rabaissent, manipulent ou dévalorisent leurs enfants, qui sont trop exigeants, obsédés par le regard des autres, qui surprotègent ou délaissent leurs enfants sont générateurs de manque de confiance en soi et d’estime de soi.

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Ce manque peut aussi être induit par le vécu de traumatismes durant l’enfance (maltraitance, abus sexuels, abandon, évènement particulier…) et tout au long de mon parcours de vie (échecs scolaires, perte d’emploi, agression physique, viol, séparation, harcèlement moral, retraite, vieillesse…).

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Ces expériences vécues comme des échecs, des frustrations, peuvent engendrer des troubles durables. La difficulté est que mon ego s’obstine à refuser la reconnaissance de ces dommages, pensant endurer moins de tourments. Il se voile la face en me culpabilisant ou culpabilisant les autres. Je vis cette douleur de ne pas pouvoir être moi-même. Je me résigne pour diminuer la souffrance et me fonds dans une nouvelle personnalité pour ne pas décevoir les autres et être aimé en retour. Je subis un désastre émotionnel, je me cache inconsciemment derrière des masques qui sont des instruments de survie en société : je recherche désespérément le contact d’autrui, je me réfugie dans un univers imaginaire, je me justifie et suis très exigeant, je suis dans le doute permanent, je me punis, je me sens coupable…

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Ces blessures émotionnelles issues de l’enfance peuvent être à l’origine de ces agissements de façade :

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. La peur d’être rejeté(e) : fondée ou ressentie, elle se base entre autres sur la peur du rejet social, la perte de la protection de la figure d’attachement. Enfant, je ne me suis pas senti désiré, accueilli, aimé. Je suis un adulte fuyant avec une faible estime de soi et peu d’amour-propre. Perfectionniste, idéaliste, je doute de ma valeur, fuis la réalité et m’isole du monde.

. L’anxiété de la séparation : enfant, je ne me suis pas senti soutenu, écouté, entouré sur le plan affectif. Ma peur d’être séparé de mes parents, de me sentir seul et abandonné forme un adulte peureux et timide, donc dépendant et soumis. Je crains la solitude, sacrifie mes opinions pour attirer l’attention et le soutien des autres.

. L’humiliation : enfant, je me suis senti brimé dans mon désir et ma liberté de ressentir le plaisir physique. Être humilié sur le plan familial et social quand ses proches ou ses compagnons minimisent mes qualités, se moquent d’elles, les critiquent et les désapprouvent, fait de moi un adulte timide et souffrant, mais aussi tyrannique et impitoyable. Toujours en manque d’affection, je cherche le plaisir tout en le redoutant. Je me sacrifie pour l’autre de peur de me sentir indigne.

. L’injustice : enfant sujet à l’insensibilité et la froideur de mon parent référent, je n’ai pas pu développer mon individualité. Victime d’injustices ou de réprimandes qui ne correspondent pas à mes défauts me rend incertain, méfiant envers tout le monde. Adulte, je suis une personne pessimiste et négative qui choisit aussi de critiquer de manière excessive ceux qui l’entourent. Exigeant envers moi-même et les autres, mon optimisme de surface masque la peur de ne pas mériter l’amour.

. La trahison : enfant, j’ai subi les mensonges de mes parents. Ma confiance a été trahie, mes attentes restées sans réponse, on s’est servi de moi. Adulte, je me sens spécial et aime contrôler les autres. Mon impatience me fait fuir l’engagement et m’incite à la manipulation.

. Le manque d’affection : C’est l’une des blessures émotionnelles qui fait le plus souffrir. L’enfant qui grandit sans affection est conditionné à devenir un adulte malheureux. L’affection s’avère être aussi nécessaire que la nourriture, la propreté ou l’attention à la maladie parce que mon cerveau, comme le reste de mon corps, a besoin d’être stimulé et doté de tout ce dont il a besoin. Enfant privé d’affection, je suis plus vulnérable aux maladies de toutes sortes, retardé dans mon développement physique. Je suis sujet à des troubles du comportement, souffre de stress et éprouve des difficultés dans mes relations sociales.

. L’abandon émotionnel : mes parents, soit parce qu’ils n’ont pas le temps d’être avec moi, soit parce qu’ils n’ont pas d’affinité avec moi, s’éloignent physiquement et spirituellement. C’est une forme de maltraitance infantile qui, tout comme le manque affectif, est compliquée à éradiquer lorsque la personne a grandi avec elle. Il n’est pas rare que ce soit un coup qui mène à la dépression et à la tristesse chronique. Les hommes et les femmes qui ont été privés de la proximité de leurs parents grandissent en se sentant vides et peu appréciés. Ils peuvent devenir des adultes froids, insensibles, avec peu d’empathie et des difficultés à ressentir de l’amour.

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Pour restaurer la confiance en moi, je prends conscience de ces blessures. Je les accepte avec compassion comme des expériences nécessaires qui peuvent à présent m’aider à trouver ce qui est profitable pour moi. Je fais appel à l’objectivité pour déterminer le lien entre mes incidents de vie et ces blessures. Je leur donne le droit d’exister, je me donne le droit d’avoir souffert, d’éprouver de la rancune envers autrui ou l’un de mes parents. J’admets que la réalité ne corresponde pas tout à fait à l'image idéale que j’avais imaginé et que la personne incriminée, tout comme moi, ne soit pas parfaite. Et pour finir, je me libère de ce rôle de victime d’un mode d’éducation, ou d’autre souffrance en accordant mon pardon à cette personne.

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Ce processus va aussi permettre d’enrichir l’inventaire de mes limites, de mes talents, de mes ressources. Il va accroître la connaissance que j’ai de moi en renforçant la prise en compte de ma valeur et de mes potentialités, donc de l’estime que je me porte et de la confiance dont je me témoigne. Ces deux terreaux vont faire grandir ma faculté de m’affirmer, d’exprimer mes besoins, mes sentiments et mes opinions, de prendre ma juste place au sein de mon environnement. Quand ces conditions sont réunies, je peux avancer positivement dans la réalisation de mes projets en utilisant mes compétences avec objectivité et lucidité.

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La confiance en soi n’est pas la toute-puissance, l’image démesurée de soi. Si elle amène de l’assurance dans ma façon de penser et d’agir, j’ai conscience qu’elle peut varier selon l’activité exercée. Elle peut s’affirmer dans une discipline et pas dans une autre : je peux par exemple exceller dans l’apprentissage des savoirs tout en étant plus limité en pratique sportive.

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Elle sait intégrer le doute, le questionnement, la vulnérabilité. C’est une ressource qui me fait percevoir les obstacles autrement pour mieux les franchir, les considérer comme des enseignements pour aller plus loin. La foi en mes capacités à rebondir, à m’adapter me donne par exemple la latitude de changer de cap, de faire marche arrière si j’en ressens la nécessité ou si mes centres d’intérêt ont évolué.

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La confiance en soi cohabite étroitement avec l’estime de soi. Être conscient de mes compétences participe à bâtir une bonne image de moi, à m’accepter, de me respecter, et vice versa. Ouvrir les yeux sur ce que je suis : une personne digne d’être aimée, consciente de mes qualités et de mes défauts. Quelqu’un qui apprend à mieux être, à mieux faire pour mieux devenir, tout en s’accordant modestement le droit à l’erreur. Je m’accueille avec bienveillance, sans me juger.

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Cette saine estime de moi m’aide à trouver du sens dans ce que je vis, ce que j’accomplis. Elle me fait mieux gérer les changements, les situations difficiles en refusant le découragement et la fatalité. Cela n’efface bien sûr pas la tristesse, la colère, le sentiment d’injustice que je peux ressentir en de pareilles circonstances. Mais le fait d’être sûr de mes actes, de mes potentialités, me permet de réagir de la manière la plus appropriée. Une affirmation de soi développée me fait assumer mon identité en me différenciant des autres lorsque je l’estime nécessaire, tout en acceptant les règles et les codes d’une communauté que je pense être en adéquation avec mes valeurs.

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J’accueille les critiques d’un œil nouveau :  non pas comme une offense venant d’un individu malfaisant, mais comme un indice pouvant me faire évoluer. Je cherche même à faire préciser ce jugement de valeur s’il est trop généraliste. Exemple : « tu es incompétent ! ». Je peux reformuler en questionnant : « c’est ton opinion, mais peux-tu préciser en quoi tu me trouves incompétent ? Comment selon toi puis-je faire pour faire différemment ? Etc… » Peut-être vais-je entendre des éléments positifs à développer, des pistes d’enrichissement personnel à exploiter.

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J’apprends à me fixer des objectifs réalistes. Le rêve est un formidable moteur qui me propulse vers l’avant. Encore faut-il qu’il ne soit pas illusion, mais bien objectif accessible. La confiance de soi et l’estime de soi se nourrissent de petits ou grands succès, d’actes concrets, et non de chimères. Je considère donc mes compétences réelles, la hauteur de mon investissement et mon énergie disponible pour définir des buts à atteindre.

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Je m’affirme dans mes choix en osant dire « non ».  Je vais au-delà de mes peurs (peur des critiques, du conflit, de déplaire, d’offenser, d’être rejeté…) et des croyances liées à mon éducation (dire non est un signe d’impolitesse, il ne faut pas vexer les autres, il faut être bien vu, je ne compte pas…). Je montre à mes interlocuteurs que je me respecte, que je me fais confiance. Je le fais de manière ferme et courtoise, en prenant soin de ne blesser quiconque. Exprimer un refus bien étayé n’implique pas que je sois rejeté, dévalorisé. C’est même souvent la considération gagnée de mes partenaires. Cela m’évite la frustration et les désagréments d’un « oui » donné à contre cœur. Dire « non » me libère aussi plus rapidement et plus facilement des relations toxiques. Et surtout, quand je dis « non » à quelqu’un, c’est à moi que je dis « oui ».

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 Bien sûr, il ne s’agit pas de dire « non » tout le temps et à tout le monde. Juste trouver l’équilibre pour être heureux sans laisser les autres profiter impunément de moi. Et puis, pour donner du sens au « non », il me faut aussi savoir dire « oui », communiquer quand bon me semble mon approbation, mon identification à une personne, un projet, une idée. Pour être pleinement respectueux de mon identité, je m’appuie sur ces deux bâtons que sont le désir de m’opposer, de marquer ma différence, et le désir d’acquiescer, de m’identifier.

Exercice : L'ANCRAGE EN POSITION DEBOUT

Pour la confiance, l’affirmation de soi. Permet de prendre ma place, de m’ancrer pour préparer un examen, un entretien, ou en présence d’évènements déstabilisants. Je fais corps avec le sol, j’accueille force et énergie. Cette stabilité physique engendre la stabilité psychologique et émotionnelle :

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« Je m’installe debout, les yeux fermés, épaules relâchées, genoux souples légèrement fléchis, pieds écartés de la largeur des épaules… La position de mon dos respecte la courbure naturelle de ma colonne vertébrale : menton, plexus et bas ventre sont alignés verticalement… Je relâche tous les muscles qu’il m’est possible de relâcher pour ne garder en tension que ceux qui sont nécessaires au maintien de ma posture debout… Je prends conscience de ma verticalité, en équilibre entre terre et ciel… Conscience de mes appuis sous mes pieds… Sont-ils plutôt sur l’avant ou l’arrière de mes pieds ?... Sont-ils plutôt à l’intérieur ou à l’extérieur de mes pieds ?... Sont-ils équilibrés entre mes deux pieds ?... Je peux déplacer légèrement et lentement mon centre de gravité, sur la droite, la gauche, d’avant en arrière… Je peux percevoir la modification des sensations de mes appuis au sol… Je recherche les appuis les plus confortables pour m’ancrer solidement dans cette position verticale… Et lorsque j’ai trouvé les appuis les plus propices à ma stabilité, je m’immobilise… Je me sens de plus en plus stable, de plus en plus ancré au sol… Profondément ancré au sol… Et sur chacune de mes inspirations, je peux ressentir l’énergie du sol, de la terre, qui remonte jusqu’à mes pieds et dans mes membres inférieurs… Qui m’ancre solidement, qui fait grandir en moi la densité, la force bienveillante… Sur chaque expiration maintenant, je sens cette force bienveillante se diffuser en moi, renforcer cette stabilité… Je peux la visualiser, lui donner une couleur… Je la ressens profondément… Et je prononce mentalement avec force et conviction : « je me sens solide et stable, bien enraciné » … J’accueille les ressentis agréables de cet enracinement dans tout mon corps… Je me sens solidement ancré dans l’ici et maintenant… Je prends ma place… Ma juste place… »

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