
FONTAINE
du pardon
« A la fontaine du pardon, l’eau pure éteint le feu de la rancune, du désir de vengeance. Ses vertus apaisantes installent la sérénité dans tout mon être. Je suis en paix avec moi-même et je peux m’ouvrir aux autres. »
Je sais pardonner, faire preuve d’altruisme, d’empathie, de compassion, de gentillesse :
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JE SUIS EN PAIX AVEC MOI-MEME,
JE M’OUVRE AUX AUTRES
Pardonner n’est pas oublier, c’est prendre du recul sur une situation en l’acceptant sans pour autant me sentir en position de faiblesse. Pardonner est un acte courageux qui demande sagesse et force de caractère. Je ne suis contraint à aucun devoir de réconciliation, simplement je me libère d’un poids que je refuse de porter tout au long de ma vie.
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Je ne suis non plus pas tenu de comprendre, de trouver des circonstances atténuantes aux personnes qui m’ont blessé. Je fais mon travail de deuil tout en gardant ma dignité. Pardonner à quelqu’un qui m’a fait du mal supprime le pouvoir qu’il a sur moi. Je ne change en aucune manière le passé de ma relation, mais j’en change assurément le futur.
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Je me délivre ainsi du piège tendu par les rouages de ma mémoire. Je rejette cette colère, cette haine, ces émotions toxiques qui n’atteignent pas la ou les personnes à qui elles sont destinées, mais me mènent sur les voies obscures du stress chronique, de la rancœur, du repli sur moi, du mal-être. « Le pardon libère l’âme, il fait disparaître la peur. C’est pourquoi il est une arme si puissante » affirmait Nelson Mandela.
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Je ne compte pas sur le temps qui passe pour m’aider à sortir de cette spirale. Les jours, les mois, les années peuvent s’écouler tout en laissant perdurer les émotions négatives. Peut-être même leur permettront-elles de s’amplifier, de me rendre l’existence encore plus invivable…
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Pardonner est une forme de détachement générant la restructuration du « moi » qui contribue à une meilleure intégrité physique et mentale. Plusieurs études démontrent le rapport étroit entre l’acte du pardon et la réduction de l’angoisse, de la dépression et autres troubles associés.
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Ce nécessaire processus de pardon peut parfois s’avérer long. C’est un cheminement qu’il me faut comprendre, « digérer ». Peut-être même ne pourrais-je quelquefois jamais pardonner totalement, mais la part d’émotions négatives que j’aurais pu libérer m’autorisera à profiter d’une vie plus sereine.
Je ne peux pas vivre mon « humanité » tout seul. Cela relève de la mémoire collective, de cette aptitude ancestrale à se rassembler au-delà des peurs, des différences, pour survivre, être plus performant, mais aussi enrichir notre existence. Ce ne sont pas les humains les plus forts qui ont le plus transmis leurs gènes, mais les plus sociables, capables de coopérer et de nouer des liens affectifs et de solidarité. L’individu sans lien relationnel n’existe pas.
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Je ne peux pas ne pas communiquer. Depuis ma naissance, je suis le fruit de mes rencontres. L’interaction avec mes parents, ma famille, mes amis, mes relations ont une influence sur mon développement, sur la réalisation de mon monde symbolique. C’est cette altérité qui m’aide à bâtir ma personnalité, à acquérir mon autonomie. Je me construis dans le rapport avec l’Autre.
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Ce rapport à l’Autre est fortement impacté par la perception que j’ai de moi et des autres : « ce que je vaux » et « ce que vaut l’autre ». Je peux ainsi adopter quatre positions de vie dans mes modes relationnels en fonction du degré d’estime que je m’accorde et accorde aux autres :
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. Je ne m’accepte pas et j’accepte les autres : je me dévalorise, je n’ai pas confiance en moi. Je pense ne pas être à la hauteur et j’ai tendance à me rabaisser. A l’inverse, je surévalue la position des autres, leurs idées, leurs façons de faire et d’être. J’endosse une posture de fuite ou de soumission qui peut induire un état dépressif. J’adopte toujours la solution des autres.
. Je m’accepte et je n’accepte pas les autres : c’est un comportement de domination inverse au précédent. Je surestime ma position, je me sens supérieur. L’avis des autres m’importe peu, je les dévalorise. J’adopte toujours ma solution.
. Je ne m’accepte pas et n’accepte pas les autres : c’est une attitude de démission qui, poussée à l’extrême, peut mener à des troubles psychiatriques graves. Ma vie n’a plus de sens, j’éprouve de la colère, du pessimisme. Je n’ai confiance ni en moi, ni dans les autres. Je suis dans une impasse, je ne vois aucune solution à adopter.
. Je m’accepte et j’accepte les autres : je reconnais ma valeur en reconnaissant leur valeur. J’ai une bonne estime de moi, je suis tolérant, ouvert à la différence. Je sais faire preuve de réalisme en acceptant la part d’ombre et de lumière de chacun. Cette perception m’amène sur la voie du partage et de la coopération. J’adopte une solution commune, soucieuse de l’ensemble des parties.
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Je peux alterner ces différentes postures selon les situations, les contextes ou encore la valeur que j’accorde à mes interlocuteurs. Pour trouver l’équilibre avec la valeur que je m’accorde, je cherche à identifier la nature du déséquilibre pour pouvoir le combler en travaillant sur mon ego et mes barrières psychologiques. L’objectif est d’être le plus souvent dans la quatrième position, la plus épanouissante dans la construction de mes relations aux autres et à moi-même.
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Pour m’accomplir pleinement, j’ai donc la nécessité de m’ouvrir à autrui, au-delà des relations d’intérêt pour satisfaire des besoins matériels ou faire évoluer mon statut social. Apprendre d’eux et leur apporter en échange de l’altruisme, de l’empathie, de la compassion, de la gentillesse, sans jugement.
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L’altruisme, c’est donner à quelqu’un une aide de manière naturelle sans intention d’obtenir quelque chose en retour. C’est une attitude qui favorise les rapports sociaux et procure de nombreux bénéfices. Cette relation aux autres m’enrichit, me stimule, me procure un sentiment de richesse intérieure qui me motive à donner davantage et ainsi de suite. Je fais du bien en me faisant du bien. C’est un concept en opposition avec les valeurs de la société moderne, qui prônent le repli sur soi, l’individualisme, le sens de la compétition. Ce n’est pas une abnégation de ma personne, je me préoccupe simplement de mes besoins et de ceux des autres en trouvant un juste équilibre.
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L’empathie, c’est l’aptitude à se mettre à la place de l’autre afin de comprendre son mode de fonctionnement, ses ressentis. Je prends le temps d’une écoute attentive et je mets de côté mes principes, mes jugements, ces filtres qui empêchent la connaissance accrue de mon interlocuteur. L’empathie permet d’être en phase avec les autres et donc avec moi-même.
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La compassion, c’est « ressentir avec ». Je me soucie de la souffrance de l’autre sans pour autant chercher à l’éprouver moi-même. C’est l’émotion que je peux retenir face à la misère de quelqu’un. Elle entraîne de la bienveillance et me donne la volonté d’apporter mon assistance. Si elle m’éloigne de l’intolérance, de l’indifférence, elle peut se révéler dangereuse quand j’y suis confronté en permanence : déni de soi, risque de manipulation, épuisement. D’où l’importance, là aussi, de trouver le juste milieu et d’accepter parfois de ne pas être en capacité de répondre à la souffrance de quelqu’un. Alors, je m’ouvre à la différence, non seulement avec les gens qui me sont proches mais aussi avec tous les autres.
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La gentillesse relève-t-elle de la naïveté, d’un manque de caractère ? Ou bien est-ce une vertu, une intelligence émotionnelle qui me fait m’intéresser à l’autre ? Et si c’était poser un acte courageux contraire aux standards de l’époque ? Un souffle de liberté défiant le cours des choses établies. Une vertu me faisant devenir un héros ordinaire qui fait le choix d’assumer la vulnérabilité des autres et donc la mienne.
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Quand je suis gentil, je ne fais pas preuve de faiblesse ni de naïveté. J’adopte un état d’esprit bienveillant qui me permet d’affirmer mes opinions tout en prenant en compte celles des autres. Les mots et gestes gentils peuvent accomplir de grandes choses. C’est un atout dans la communication, car cet amour sincère de soi et d’autrui incite à la réciprocité. Il me relie à l’autre, intègre de la confiance et du plaisir dans l’échange. La façon dont je considère la personne en face de moi est le reflet de la façon dont je me considère. L’emportement et le conflit me mettent mal à l’aise. Je m’enferme dans le ruminement, je souffre davantage que mon interlocuteur. Un dialogue empreint de gentillesse me procure satisfaction et bien-être. La gentillesse proposée me revient souvent comme un boomerang. En étant gentil avec les autres, je suis gentil avec moi-même.
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Je recherche la compagnie de personnes, positives, bienveillantes. J’évite de fréquenter des gens qui me rabaissent, qui m’envient. Je ne « mendie » pas une relation, je vaux beaucoup mieux. Et si quelqu’un abuse de ma gentillesse, ce n’est pas à moi de culpabiliser, mais à lui de remettre son comportement douteux en question. Je ne suis jamais « trop gentil », je suis simplement moi-même, respectueux de ma personne et des autres.
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C’est peut-être pour cela que la gentillesse me procure autant de bien-être. Cette sensation positive stimule la production de sérotonine, de dopamine, d’ocytocine qui réduisent l’anxiété, la tension artérielle tout en générant de l’euphorie.
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Texte du Dalaï Lama : « Si, au début et à la fin de notre vie, cette qualité joue un rôle aussi fondamental, alors pourquoi, au milieu de notre existence, quand nous en avons la possibilité, ne ferions-nous pas à notre tour preuve de gentillesse ? Gentillesse et compassion sont essentielles pour donner un sens à la vie. Elles sont le fondement d’un bon cœur, le cœur de celui qui est animé du désir d’aider les autres. Au travers de la gentillesse, au travers aussi de l’affection, de l’honnêteté, de la vérité et de la justice, c’est à nous que nous faisons du bien. C’est une simple question de bon sens. Il est indispensable d’éprouver de la considération envers les autres parce que notre propre bonheur est inextricablement lié au leur. Il est essentiel de faire quelque chose de bien de sa vie. Nous n’avons pas été mis au monde pour faire le mal et causer des ennuis aux autres. Nous devons accueillir et nourrir ces qualités humaines fondamentales que sont la chaleur, la gentillesse et la compassion. Si nous y parvenons, nos vies prendront sens, nous serons plus heureux et nous vivrons en harmonie, apportant ainsi notre contribution positive au monde qui nous entoure… »
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Ces qualités agissent comme une douce pluie qui irrigue et purifie mon cœur. Elles me permettent de grandir, d’avoir confiance en moi et dans les autres. Elles me réconfortent, m’ouvrent l’esprit, m’évitent d’exclure, de juger.
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Juger, c’est à l’origine naturel : cela me permet de distinguer qui je suis, qui est l’autre, ce qui nous diffère, ce qui nous rassemble. Cette similitude ou cette dissemblance peut me rassurer, mais elle peut aussi me déstabiliser, me mettre à mal. J’éprouve alors des difficultés à reconnaître les qualités ou les défauts que je refuse de m’attribuer. Je rejette ce qui me dérange. Et comme je n’ai pas toujours le courage de me remettre en question, comme j’ai besoin d’exister, je rentre alors en lutte et porte un jugement de valeur arbitraire pour me rassurer.
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Lorsque je porte un jugement de valeur sur l’autre, je me juge. C’est un mécanisme de défense pour me rassurer, répondre d’une identité pas toujours bien assumée, calmer cette angoisse de ne pas être conforme à l’autre ou que l’autre ne soit pas conforme à moi. Je m’épargne ainsi un tas de questionnements embarrassants sur le fait que la personne pense ou fasse différemment de moi. Du coup, je me distingue d’elle en me positionnant comme juste, bon, donc en « droit » d’émettre un jugement de valeur. Je peux tout aussi bien éviter le jugement par intérêt, par commodité. Pour ne pas faire naître un conflit, par peur de me tromper, de perdre une relation, de me retrouver à mon tour jugé.
Ce regard des autres qui peut influencer mon comportement et mes émotions de manière négative : il peut m’intimider, me déstabiliser et m’empêcher d’agir, d’être pleinement moi-même. Cette peur du jugement d’autrui est un mécanisme psychologique naturel du fait que j’évolue en société : être aimé, rester dans la norme, ne pas décevoir… Il prend forme dès la petite enfance, déterminé par ce que me renvoie mon environnement primaire, puis par les enseignements de mon parcours de vie, mes cicatrices, mes manques.
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Le niveau de prise en compte de ce phénomène est fortement conditionné par mon niveau de confiance et d’estime de moi-même. C’est un filtre que je choisis d’activer ou pas selon l’importance que je veux bien lui accorder.
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Il y a autant de façons de percevoir le monde que d’individus, influencées par les différents modes d’éducation, de coutumes, d’expériences de vie et par la localisation géographique de chacun. Des perceptions que Don Miguel Ruiz, l’auteur des quatre Accords Toltèques nomme « rêves ». Ce qualificatif peut m’aider à prendre conscience du peu d’importance du regard des autres.
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Quoique j’entreprenne, mes actions (ou mes absences d’action) susciteront des critiques, parfois bénéfiques et constructives, parfois dévalorisantes. Être moi-même, laisser libre cours à mon plaisir peut bousculer la perception de mon entourage vis-à-vis de ma personne et du monde et m’exposer à ses injonctions moralistes.
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C’est pourquoi, tout en respectant ces différences d’appréciation, je m’applique à prendre du recul, à faire abstraction de ces jugements, à me focaliser sur le positif. Je cultive ma liberté d’esprit, mon autonomie : j’accepte de ne pas plaire à tout le monde, d’être tel que je suis.
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Analyser le regard d’une personne revient à lui accorder la même valeur de jugement que la mienne. Or, je ne peux pas me permettre de laisser quiconque être garant de ma valeur. J’oublie aussi dans ce cas-là de prendre en considération sa propre intention. Et puis comment être sûr que mon interprétation face au comportement d’autrui est la bonne ?
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A chacun donc sa perception, ce qui compte c’est de me sentir en phase avec la mienne. Respecter mes envies, mes besoins, mes principes, suivre mes rêves tout en intégrant à la place qu’il mérite le regard des autres : une bonne façon d’éloigner remords et regrets, de parcourir sereinement mon chemin d’épanouissement.
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Le regard des autres :
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Un enfant demande à son père : « Dis papa, comment faire pour vivre heureux en accord avec moi-même et les autres ? »
Alors le père demande à son fils de le suivre. Ils sortent de la maison, le père sur leur vieil âne et le fils suivant à pied. Et les gens du village de dire : « Mais quel mauvais père qui oblige ainsi son fils d’aller à pied ! »
« Tu as entendu mon fils ? Rentrons à la maison » : dit le père.
Le lendemain ils sortent de nouveau, le père ayant installé son fils sur l’âne et lui marchant à côté. Les gens du village disent alors : « Quel fils indigne, qui ne respecte pas son vieux père et le laisse aller à pied ! »
« Tu as entendu mon fils ? Rentrons à la maison. »
Le jour suivant ils s’installent tous les deux sur l’âne avant de quitter la maison. Les villageois commentent en disant : « Ils ne respectent pas leur bête à la surcharger ainsi ! »
« Tu as entendu mon fils ? Rentrons à la maison. »
Le jour suivant, ils partent en portant eux-mêmes leurs affaires, l’âne trottinant derrière eux. Cette fois les gens du village y trouvent encore à redire : « Voilà qu’ils portent eux-mêmes leurs bagages maintenant ! C’est le monde à l’envers ! »
« Tu as entendu mon fils ? Rentrons à la maison. »
Arrivés à la maison, le père dit à son fils : « Tu me demandais l’autre jour le secret pour vivre heureux avec toi-même et les autres. Peu importe ce que tu fais, il y aura toujours quelqu’un pour y trouver à redire. Fais ce qui te plaît, qui te semble juste et tu seras heureux. »
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C’est donc sans jugement, avec altruisme, empathie, compassion et gentillesse, que je cherche à m’augmenter en me rapprochant de l’Autre en recherche du « vivre ensemble ». Le monde est aujourd’hui de plus en plus interconnecté.
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Communiquer, échanger n’a jamais paru aussi facile. Je suis de moins en moins isolé, de plus en plus informé. C’est le moment opportun pour bâtir des ponts entre les cœurs et les consciences, pour assembler nos formidables potentialités, œuvrer au bien commun, nous enrichir de nos différences, être plus créatifs, plus heureux. Je considère l’Autre, non pas comme un danger, mais comme une opportunité. Je prends conscience que la survie de l’humanité a jusqu’alors été assurée par notre capacité à nous unir, à bâtir des solidarités. Notre équilibre en dépend toujours. Nous devons réapprendre à collaborer non seulement au sein de notre propre espèce, mais également avec les autres et l'ensemble du vivant de la planète. Chacun à son niveau, modestement, peut apporter sa pierre à l’édifice en accueillant chaque jour comme une chance, chaque rencontre comme une promesse…
« Rencontrer l’autre » par Albert Jacquard :
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"Que sommes-nous, nous les êtres humains ? Bien sûr, nous sommes des animaux, nous sommes des objets, nous sommes des primates, nous avons été fabriqués par l’univers comme tout ce qui existe dans l’univers. Mais quelle est la spécificité humaine ? Notre singularité est que nous sommes capables, non seulement, d’être, mais de nous savoir être. Que veut dire « être capable de se savoir être » ? Un être humain est capable de dire « je ». Cela a été merveilleusement dit par le poète Arthur Rimbaud dans sa formule « Je est un autre ». Si je suis capable de dire « Je », d’où cela me vient-il ? Ce n’est pas mon patrimoine génétique qui m’a permis de dire « je ». Si je suis capable de me savoir être, c’est que j’ai rencontré les autres. J’ai été fait par toutes les rencontres qui me sont arrivées depuis ma naissance, ou même avant. La rencontre avec ma maman, la rencontre avec ma famille, puis la rencontre avec tous les autres. Finalement, une aventure humaine, c’est une série de rencontres. Par conséquent, le critère de l’efficacité d’une société c’est sa capacité à permettre les rencontres et à faire qu’elles soient constructives. Quand je suis en face de l’autre, bien sûr, j’ai des craintes : l’autre n’est pas comme moi, il est dangereux. L’autre me fait peur. Et j’ai le réflexe de partir en guerre contre lui. Alors que la seule réalité humaine sérieuse, c’est qu’il me faut profiter de la différence avec l’autre pour m’enrichir, pour me construire. Il faut donc remplacer une culture de la compétition par une culture de l’émulation. La compétition, c’est rencontrer l’autre en ayant envie de gagner sur lui, de le faire perdre. L’émulation, c’est rencontrer l’autre en se disant : « S’il n’est pas comme moi, donc il va m’aider à me construire moi-même, et je vais l’aider à se construire. » Si bien que la réalité humaine, l’essence de l’humanité, n’est pas, comme cela a déjà été dit par Karl Marx, dans chaque être humain, mais dans la communauté humaine. C’est bien dans la manière dont nous sommes capables de fabriquer une société de la mise en commun que nous pouvons véritablement réussir l’humanité. La culture de la paix est la culture de la non – compétition, de l’ouverture à l’autre. Cela n’est pas une utopie. C’est tout simplement du réalisme. Si nous voulons être en phase avec ce que la nature nous a donné, avec ce que nous nous sommes données à nous-même, nous les êtres humains, depuis quelques dizaines d’années, ou centaines de milliers d’années, il nous faut reléguer tout ce qui est au fond de nous pousse à être en compétition contre l’autre. Et en particulier les méthodes économiques qui prévalent actuellement et qui nous font croire que tout doit se jouer dans une espèce de marché qui est, au fond, le début de la guerre. Car aller au marché pour y fixer des prix, la fameuse loi de l’offre et de la demande, c’est finalement accepter des rencontres qui sont avant tout des conflits. Or, on peut ériger une société où les rencontres sont exactement le contraire des conflits. Où les rencontres sont des occasions de construction. Parce que, comme tous les êtres humains, j’ai envie de proposer une utopie, voilà mon point de départ : c’est la réalité humaine. Oui, nous avons été faits par la nature. Oui, nous sommes des objets. Mais ce que nous avons de plus riche, ce n’est pas ce que la nature nous a donné, mais ce que nous nous sommes donnés à nous-mêmes. L’être humain est le produit de l’aventure humaine, et cela dure au fond indéfiniment. Voilà la réalité. Disons non à tous ceux qui nous font croire qu’il faut lutter pour être, car pour être vraiment il faut nous ouvrir à l’autre. »
Exercice : LA TECHNIQUE HO'OPONOPONO
Pour me pardonner à moi-même. Cette méthode de libération personnelle qui signifie en hawaïen « corriger ce qui est erroné » me permet de m’affranchir de la culpabilité, de la colère et/ou de la honte en me pardonnant en profondeur.
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Le principe est que je suis générateur de ce qui m’arrive de bon ou de mauvais par le biais de mes pensées, la plupart du temps inconscientes et influencées par mon éducation et mon vécu. Mes pensées dites « erronées » créent des situations désagréables. Je vais donc effacer ces mémoires négatives et les programmes qui les ont construites pour les remplacer par des pensées dites « parfaites » qui vont entraîner des situations agréables.
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Devant un miroir, je prononce à haute voix, en conscience et en les argumentant les quatre mots suivants :
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. J’exprime ce qui a induit en moi ou chez quelqu’un d’autre des émotions négatives le plus précisément possible. Je prends le temps de ressentir et d’accepter ces sentiments et je dis : « désolé(e) »,
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. Je repense aux torts causés intentionnellement ou non à moi-même et/ou à mon entourage et je dis : « pardon »,
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. Je réfléchis aux petits ou grands enseignements acquis suite à cet évènement. Je me félicite aussi d’avoir repéré une pensée négative et/ou erronée enfouie dans mon inconscient et je dis : « merci »,
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. Je prends conscience qu’il est difficile de m’accepter avec mes faiblesses, mes limites et mes erreurs. Je mérite cependant d’être bienveillant envers moi-même, un peu comme le ferait mon meilleur ami. Dans l’objectif de progresser au niveau personnel, mais aussi dans mon niveau de bienveillance envers les autres, je prends le temps de me regarder dans le miroir et je dis : « je t’aime ».
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Je parviens ainsi à un état apaisé où je change de ressenti par rapport à une situation vécue.